Du contrat social à la sauce malgache sur fond de terrorisme

Septembre 2012, depuis quelques mois déja Madagascar se meurt sous les balles des dahalo et l’incompétence d’une armée qui n’arrivent pas à stabiliser le pays. Résultats: plus d’une centaine de morts et l’insécurité grandissante. Constatant l’incapacité d’une armée hommes armés, équipés et véhiculés à rattraper des hommes à pied. Un petit village décide de prendre les devants et pour sa propre sécurité se mit à la chasse aux dahalo. En quelques jours ces villageois sans armes et sans équipement ont tué avec une violence et une barbarie inhumaine plus de dahalo que l’armée en ces plusieurs mois. Pourquoi ces villageois se sont mis au-dessus des lois, et ont décidé de se faire justice eux-mêmes ?

« Tout homme a droit de risquer sa propre vie pour la conserver.» Cet extrait  Du Contrat Social  de Rousseau (d’ailleurs les autres citations qui vont suivre, seront tirées de ce même livre) donne une première explication (et non de justification) aux actes des villageois. Les dahalo massacrent et brulent tout ce qui se trouve sur leurs passages : hommes, femmes, enfants,  et surtout zébu (avant tout ce sont des voleurs de zébu). Il faut que le peuple se défende par lui-même, il a visiblement constaté que l’armée ne le fera pas à sa place même si c’est son boulot.

des chats très mignons
des chats très mignons

« Qui veut la fin veut aussi les moyens; et ces moyens sont inséparables de quelques risques, même de quelques pertes.» En fin de compte l’objectif final est la paix, et cette paix se paye au prix du sang. De préférence celui des dahalo. Et même si l’état a déjà tenté des négociations avec lesdits dahalo. Une option que les Malgaches trouvent ridiculement stupide et abaissante. Tant il manifeste l’incapacité et l’incompétence du pouvoir à rendre la sécurité des individus et de ses biens. Et puis «tout malfaiteur, attaquant le droit social, devient par ses forfaits rebelle et traître à la patrie.» Et on châtie bien les traitres non ?

« La peine de mort infligée aux criminels peut être envisagée à peu près sous le même point de vue: c’est pour n’être pas la victime d’un assassin que l’on consent à mourir si on le devient.» Pour faire simple, celui qui a tué doit être tué à son tour. Œil pour œil et dent pour dent. La peine de mort existe en effet dans la loi malgache, mais elle n’a jamais été appliquée. Du moins officiellement, car les Malgaches s’adonnent à la pratique d’exécution sommaire publique pour des actes qui ne vaudraient même pas 2 ans de prison. La seule condition est que le malfaiteur soit pris par la foule en premier. On appelle ça « jugement de la foule.»

Malgré toutes ces raisons potentielles, rien ne justifie la mise à mort d’un individu ou d’un groupe. Le droit de vivre est universel. La grande question aujourd’hui est de savoir comment faire pour arrêter les dahalo sans faire plus de victimes. L’histoire américaine avec Ben-Laden nous a appris que même en « coupant la tête » le serpent continue de vivre. Par voie de conséquence la mort de Remenabila ne servirait à rien. Pourtant, je suis sûr que l’état considère cette option comme l’issue qui même au « happy-ending ». Et si l’histoire des dahalo continue après la mort de ce Remenabila, ils vont tout simplement étouffer l’affaire. Car il faut bien que tout ceci s’arrête même seulement en apparence.

Malgré des similitudes avec le problème d’Al-Qaïda, celui de Madagascar est tout autre même s’il vire aux terrorismes. Il s’agit d’un problème de structure économique. Le dahalo ne suit aucune idéologie, ni aucune doctrine, il n’a pas de chef « spirituel », il n’a qu’un seul maitre : l’argent, la fortune représenter par les zébus. « La fréquence des supplices est toujours un signe de faiblesse ou de paresse dans le Gouvernement.» Cette affirmation trouve aujourd’hui tout son sens. Paresse ou faiblesse c’est à chacun d’en juger.

Pour finir, je tiens à dire que le malgache n’est pas un peuple pacifique comme tout le monde semble le croire et le dire. Non le malgache est brutale et sans pitié surtout avec les plus faibles que lui. Sa passivité réside dans sa capacité à connaitre ses limites. Jamais il ne se lancera dans un combat (surtout physique) dans lequel il sait qu’il a plus de chance de perdre que de gagner. Et puis par rapport à ses représailles, Tacite Publius Cornelius Tacitus) disait bien « Les hommes sont plus enclins à rendre le mal que le bien, car la reconnaissance est un poids, alors que la vengeance est un plaisir »

PS: Trouvant les photos de cadavres très gore, j’ai décidé de mettre des photos de chats à la place. Au moins ça calme un peu.

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